André Tubeuf est un écrivain et
critique musical né à Smyrne (Turquie) en 1930.
Ancien élève de l'École normale supérieure, rue d'Ulm, en 1950, il est agrégé de philosophie et a enseigné cette matière en khâgne à Strasbourg de 1957 à 1992. À partir de 1976, il a collaboré principalement au magazine Le Point.
Après Romain Rolland, André Suarès et Vladimir Jankélévitch, dont il fut l'élève, il a renouvelé le genre de la littérature musicale en France, échappant au genre romanesque, sans pour autant verser dans la musicologie, grâce à un style d'une hauteur magistrale.
Outre ses essais biographiques sur Mozart, Richard Wagner et Richard Strauss, il a écrit parmi les meilleurs portraits de ses amis Elisabeth Schwarzkopf, Claudio Arrau, Hans Hotter, Rudolf Serkin, Arthur Rubinstein, Régine Crespin, Daniel Barenboïm, Hélène Grimaud ou Cecilia Bartoli.
Comme le remarque Adrien de Vries, à l'occasion de la publication de l'anthologie de ses textes, L'Offrande musicale, chez Robert Laffont, en 2007 : " André Tubeuf, chroniqueur musical publié dans les médias ou dans les programmes accompagnant les concerts depuis plusieurs décennies, fait paraître plusieurs centaines de chroniques et de "feuillets" déjà édités. Tous ont comme un fil ténu jamais sacrifié: l'écoute critique. La plume saisit, décortique, explicite, et dévoile ce qui est à l'oeuvre dans les oeuvres. Comment dire et surtout écrire le sens et la mystérieuse magie de la musique (opéras, concerts, festivals, récitals...) ? Voici un ensemble de textes écrits au moment des représentations des spectacles concernés, rédigés au fil d'une actualité passée, classés de façon alphabétique. Plus qu'un dictionnaire, la somme critique embrasse toutes les périodes de la musique et tous les courants stylistiques. Mais selon le filtre de la sensibilité d'un mélomane, agrégé de philosophie à 23 ans, lequel dans une introduction ample (rédigée en mars 2006), raconte à la première personne son éducation musicale, ses goûts, l'évolution d'une curiosité dont l'arche a pu s'édifier depuis ses "vraies enfances" (Schubert, Beethoven, le lied, le quatuor, les passions de Bach), en passant par l'expérience limitée et lucide du chant (auprès de "l'adorable vieille Mlle Goupil, qui avait été quelque chose comme assistante de Fauré") qui falsettisait les Vier letzte lieder de Strauss, et pour lequel, l'un des chocs dans l'écoute fut, après Beethoven, la Messe en si de Bach. En octobre 1955, c'est la guerre d'Algérie et l'apprentissage dans le djebel des lieder de Wolf et de Schubert... De page en page, on comprend mieux comment un style s'est forgé, comme un désir et une volonté de comprendre, d'embrasser et d'épouser la musique, se sont pleinement manifestés."
Bibliographie
- La quatorzième valse. Roman. Classica, Actes Sud 2008
- L'offrande musicale. Essai. Bouquins, Robert Laffont 2007
- Divas. Livre avec CD. Assouline 2005
- Mozart, chemins et chant. Biographie. Classica, Actes Sud 2005
- Les autres soirs. Avec Elisabeth Schwarzkopf. Tallandier 2004
- Richard Strauss ou le voyageur et son ombre. Biographie. Classica, Actes Sud 2004
- L'Appassionata (Portrait de Claude Arrau), NiL, 2003
- Damiel ou les Indifférents. Roman. Albin Michel 2000
- La Callas. Mémoire Des Stars, Assouline 1999
- Wagner, le chant des images. L'opéra des images, Chêne 1993
- Le lied allemand. Julliard 1992
- Les Enfants dissipés. Roman. Gallimard 1987